Le Pacte de la Culture
|
THE DISTINCTIVE FLAG WAS
DESIGNED BY |
|
NICHOLAS ROERICH AND CAME TO
BE |
KNOWN AS THE
BANNER OF PEACE. |
IT CONSISTS OF THREE RED
SPHERES |
|
SURROUNDED BY |
WHITE FIELD. IT SYMBOLIZES |
|
RELIGION, ART AND SCIENCE |
ENCOMPASSED BY
|
CULTURE OR AS THE
PAST, PRESENT AND FUTURE ACHIEVEMENTS OF HUMANITY
GUARDED WITHIN THE CIRCLE OF ETERNITY.
Inscription inscrite sur l’un
des murs de la maison de la famille Roerich à Naggar dans le Nord de l’Inde.
* * *
Pour comprendre l’origine et la fonction de la bannière de la culture, il ne faut jamais perdre de vue que la seule ambition de Nicolas ROERICH fut celle d’avoir consacré sa vie pour l’union des peuples à travers la culture.
Le symbole constitué de 3 points dans un cercle rouge est une triade que l’on retrouve dans le monde entier et à toutes les époques, ce qui le rend universel.
C’est le plus ancien des symboles indien appelé parfois "chintamani". Signe de bonheur que l’on trouve dans le Temple du Ciel à Pékin. Il apparaît également dans les trois trésors du Tibet, sur la poitrine du Christ peint par Memling, sur la Madone de Strasbourg ou les blasons des Templiers. C’est le "Gunda" que l’on voit sur les lames des épées du Caucase. On le trouve également sur les insignes de Gengis Khan et de Rigden Djepo (le Roi du Monde), sur la Tanga de Tamerlan et le blason des papes. Chez Titien et les anciens peintres espagnols ou encore sur l’icône de St. Nicolas à Bari et celle de St. Serge et de la Sainte-Trinité…
Sur le blason de la ville de Samarkande, sur d’antiques objets coptes d’Ethiopie et de poteries de l’âge néolithique, des rochers de Mongolie, des anneaux tibétains et autres pendentifs de Lahul au Ladak et toutes les régions de l’Himalaya.
Courant sur les bannières bouddhistes et les coursiers mongols.
Personne ne peut donc prétendre qu’il appartient à une confession ou tradition particulière.
Pour ROERICH, ce symbole représentait aussi l’évolution de la conscience dans les diverses sphères. Ainsi, lorsqu’il est question de défendre les trésors du monde, ce symbole est des plus appropriés.
ROERICH nomme la "Bannière de la Paix", la "Croix rouge de la Culture", et déclare :
"L’humanité s’est accoutumée au signe de la Croix Rouge, ce beau symbole a pénétré la vie et a permis à toute existence d’affirmer le concept de l’humanitaire.
"La même réalisation de l’humanitaire, la même inéluctable reconnaissance de ce qui est vital doit entourer la Bannière de la Culture."
Ce pacte stipule que :
"Toutes les institutions éducatives, artistiques, scientifiques et religieuses et tous les sites ayant une valeur et une signification culturelles et historiques doivent être reconnus comme inviolables et respectés par toutes les nations, en temps de guerre comme en temps de paix."
C’est dans ce but que Nicolas ROERICH propose cette bannière destinée à flotter sur tous les monuments et sites à protéger. Autant de sites désignés comme territoires neutres.
C’est en 1931 que se tient la première Convention Internationale dédiée au "Roerich Pact and Banner of Peace" à Bruges en Belgique.
Ce projet fut lancé en 1929 à New York et approuvé en 1930 par la Société des Nations et reçut l’adhésion de personnalités aussi importantes que le président ROOSEVELT, ALBERT 1er roi de Belgique, R. TAGORE, M. MAETERLINK…
Accrédité par l’Office International des Musées à la Ligue des Nations, ce pacte est à l’origine de nombreuses sociétés à travers le monde qui porteront le nom de la "Bannière de Paix". C’est ainsi qu’à Paris en 1929 est créée l’association française du Roérich Muséum sous la direction de deux docteurs en droit M. Phalipau & G. Chklaver et d’un éditeur J. Peyronnet.
En 1932 a lieu en présence de nombreuses personnalités de tous pays, la seconde convention internationale de Bruges sur la Charte qui donna lieu dans cette ville à la création de la "Fondation ROERICH pour la Paix, l’Art, les Sciences et le Travail". Il en résulte une recommandation pour adopter partout dans le monde les mesures humanitaires de ce pacte.
La troisième Convention Internationale de la Paix se tient à Washington en novembre 1933. Trente cinq nations sont représentées par des chefs de gouvernements, leaders religieux, personnalités des arts, des sciences et de l’éducation. En décembre de la même année est signée par les membres de la 7ème conférence de l’Union Pan-Américaine de Montévidéo une résolution acceptant les modalités du Pacte Roerich.
A cette période les comités fonctionnent activement de part le monde.
Le 14 avril 1935 marque un tournant supplémentaire pour la reconnaissance de ce Pacte pour la Paix, c’est en effet ce jour que le Président ROOSEVELT le signe à la Maison Blanche, ainsi que les 20 républiques de l’Amérique Latine. Henry WALLACE secrétaire de la présidence montre un vif intérêt pour le patrimoine intellectuel de l’Asie et les enseignements spirituels et prend de ce fait une part active dans ce projet. Il resta d’ailleurs en correspondance suivie avec ROERICH lorsqu’il était en Inde.
En octobre 1937, un congrès des sociétés de ROERICH des pays Baltes se tient à Rigà, en Lettonie et la même année la Bannière de Paix est déployée à Karachi.
En 1946, la sixième conférence de l’Unité Culture Indienne se tient à Calcutta et son président Pandit AMARNATH JHA, propos d’adopter le Pacte ROERICH. Celui-ci est adopté à l’unanimité et en 1948, le gouvernement Indien confirme officiellement cette adoption ainsi que celle de la Bannière de Paix.
En 1950, le Comité international de la Bannière envoie au Dr. TORRES-BODET, Directeur Général de l’UNESCO, une copie du Pacte avec une documentation complète de l’histoire de ce mouvement. C’est sur ces bases à la conférence Inter-Gouvernementale pour la Défense des Propriétés Culturelles, qu’est signé le 14 mai 1954 l’accord décisif de La Haye, ratifié à Paris en 1955 par les 39 états membres signataires il rentrera en vigueur le 7 Août 1956.
A ce jour, 103 Etats font partie de la Convention.
On rappellera que ce Traité de La Haye fut utilisé lors de la destruction des Bouddhas d’Afghanistan par les Talibans et présenté par les cosmonautes de la Station Mir et de Discovery à plusieurs reprises dont en 1997 dans le cadre du programme culturel Russe.